Manu Dibango, surnommé Papa Groove, est un saxophoniste et chanteur camerounais de world jazz né le 12 décembre 1933 à Douala (Cameroun) et mort le 24 mars 2020 à Melun (France).
Manu Dibango naît à Douala de parents protestants; Michel Manfred N'Djoké Dibango, son père, est fonctionnaire et issu de l'ethnie Yabassi et sa mère, couturière à la maison, appartient à l'ethnie douala. C'est dans la chorale du temple, où sa mère est occasionnellement professeur, qu'il est initié au chant, tandis que le gramophone parental lui fait découvrir surtout la musique française, américaine et cubaine amenée par les marins de ces pays débarquant dans le port de Douala avec leurs disques.
Sa scolarité commence par l'école du village et se poursuit à «l'école des blanc », où il obtient son certificat d'études. Son père l'envoie poursuivre ses études en France.
Au printemps 1949, il débarque à Marseille, où il est accueilli par son «correspondant» M. Chevallier, sévère instituteur de Saint-Calais. C'est dans la famille d'accueil de cette commune de Sarthe qu'il passe son adolescence et découvre la culture française. Son autobiographie Trois kilos de café rappelle qu'il est arrivé avec dans son sac 3 kilos de café, denrée rare et chère à cette époque, pour payer ses premiers mois de pension. Ensuite, étudiant à Chartres, puis à Château-Thierry au début des années 1950, il y découvre le jazz, joue de la mandoline et y apprend le piano.
Lors d'un séjour dans un centre de colonie réservé aux enfants camerounais résidents en France à Saint-Hilaire-du-Harcouët, il découvre le saxophone emprunté à son ami Moyébé Ndédi et y rencontre Francis Bebey. Ce dernier lui apprend les bases du jazz et ils forment un petit groupe jouant de cette musique; mais c'est à Reims, où il prépare le baccalauréat philo, qu'il s'initie au saxophone et commence à se produire dans les «boîtes» et les bals de campagne, au grand dam de son père, qui lui coupe les vivres en 1956, lorsqu'il échoue à la seconde partie du brevet.
Différents contrats le mènent à la fin de l'année 1956 en Belgique, où il joue dans des orchestres dans des clubs privés, des cabarets: à Bruxelles, où il fait la connaissance d'une artiste peintre et mannequin (Marie-Josée dite Coco qu'il épouse en 1957), à Anvers et à Charleroi, où son jazz s'africanise au contact du milieu congolais dans l'ambiance de l'accession du Congo belge à l'indépendance en 1960. Il est notamment chef d'orchestre dans la boîte bruxelloise les Anges Noirs, que les politiciens et intellectuels congolais, en pleine négociation pour l'indépendance de leur pays, fréquentent. C'est là qu'il rencontre le Grand Kallé, qui l'engage dans son orchestre. Ils enregistrent plusieurs disques, qui remportent le succès en Afrique (notamment Indépendance Cha Cha au Congo Léopoldville) et font une tournée au Congo Léopoldville en août 1961.
Le couple Dibango prend parallèlement en gérance l’Afro-Negro à Léopoldville, où Manu lance le twist en 1962 avec le titre Twist A Léo. En 1963, à la demande de son père, il ouvre son propre club au Cameroun, le Tam Tam, qui se révèle un échec financier à cause du couvre-feu imposé pendant la guerre civile, si bien qu'il revient en France en 1965. ...
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