Jacques Pâris de Bollardière, (appelé Jacques de Bollardière par convenance) né le 16 décembre 1907 à Châteaubriant dans la Loire-Inférieure et mort le 22 février 1986 à Guidel (village du Vieux-Talhouët) dans le Morbihan, est un officier général de l’armée française, combattant de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d'Indochine et de la guerre d'Algérie. C'est également une des figures de la non-violence en France.
Issu d’une famille catholique fervente, il suit la tradition familiale en s’engageant dans une carrière militaire, la famille Pâris de Bollardière est une famille d'ancienne bourgeoisie originaire du Dauphiné, qui a donné de nombreux officiers à la France. Elle est issue d'Antoine Pâris (1541-1602), notaire royal à Réaumont. Il est apparenté aux frères Pâris, financiers sous le règne du roi Louis XV. Jacques Pâris de Bollardière, lui, participera à la Seconde Guerre mondiale, où il se distinguera par son courage et son leadership. Après la guerre, il est impliqué dans la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie.
Cependant, c’est son opposition à la torture pendant la guerre d’Algérie qui le rend célèbre. C'est à son retour en France qu'il s'exprime publiquement au sujet de la torture à l'occasion de la sortie du livre de Jean-Jacques Servan-Schreiber Lieutenant en Algérie. Sa prise de position publique dans je journal L'Express, lui vaut une sanction de soixante jours d’arrêt de forteresse, le 15 avril 1957, à La Courneuve. Après sa carrière militaire, il devient un ardent défenseur de la non-violence et milite pour les droits de l’homme.
Confronté aux atrocités nazies commises au maquis des Manises où il a été responsable de la mission Citronelle, c'est là qu'il aurait acquis la conviction que la torture est le propre des régimes totalitaires. Jacques de Bollardière est le seul officier supérieur alors en fonction à avoir condamné ouvertement l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie : il dénonce à ses chefs « certains procédés » pratiqués par une partie de l'armée française dans la recherche du renseignement lors de la guerre d'Algérie.
Il écrit quelques années plus tard : « Je pense avec un respect infini à ceux de mes frères, arabes ou français, qui sont morts comme le Christ, aux mains de leurs semblables, flagellés, torturés, défigurés par le mépris des hommes ». Il soutient Jean-Jacques Servan-Schreiber dans sa dénonciation de la torture. Jacques Pâris de Bollardière est également connu pour son engagement dans diverses causes sociales et humanitaires. Il s’implique dans des mouvements pacifistes et participe à des actions de désobéissance civile pour protester contre les armes nucléaires.
Jacques Pâris de Bollardière est décédé des suites de maladie le 22 février 1986 dans sa résidence du Talhouet. Ses obsèques se sont déroulées dans l'église de Guidel. Il a été inhumé à Vannes dans le Morbihan.
Son héritage est celui d’un homme de principes, prêt à sacrifier sa carrière pour défendre ses convictions. Il reste une figure respectée et admirée pour son intégrité et son engagement en faveur de la justice et de la paix.