Martial Solal, né le 23 août 1927 à Alger (Algérie française), est un pianiste de jazz, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre français.
Sa carrière débute dans les années 1950, au cours desquelles il enregistre notamment avec Django Reinhardt et Sidney Bechet. Au Club Saint-Germain, il accompagne les plus grands musiciens américains de l'époque: Don Byas, Clifford Brown, Dizzy Gillespie, Stan Getz ou encore Sonny Rollins. Il enregistre plus d'une centaine de disques en solo, en trio ou avec différents big bands, ainsi qu'en duo — formule qu'il affectionne particulièrement —, avec entre autres Lee Konitz, Michel Portal, Didier Lockwood, John Lewis ou David Liebman.
Solal ne se limite pas à la scène de jazz: il écrit de nombreuses œuvres symphoniques jouées notamment par le nouvel orchestre philharmonique, l'orchestre national de France ou l'orchestre de Poitou-Charentes. Il compose également plusieurs musiques de films, notamment pour Jean-Luc Godard (À bout de souffle) ou pour Jean-Pierre Melville (Léon Morin, prêtre).
Le style de Martial Solal, virtuose, original, inventif et plein d'humour, s'appuie notamment sur un talent exceptionnel d'improvisation servi par une technique irréprochable qu'il entretient par un travail systématique tout au long de sa carrière. Bien que n'ayant eu qu'un seul véritable élève en la personne de Manuel Rocheman, il influence de nombreux musiciens tels que Jean-Michel Pilc, Baptiste Trotignon, Franck Avitabile, François Raulin ou encore Stéphan Oliva. Le prestigieux concours de piano jazz Martial Solal, organisé de 1988 à 2010, est nommé en son honneur.
Martial Solal naît le 23 août 1927 à Alger, alors en Algérie française, dans une famille juive algérienne non pratiquante. Son père, algérois de naissance, est un modeste expert-comptable, sa mère est originaire de Ténès. Il apprend les rudiments du piano auprès de sa mère, une chanteuse d'opéra amatrice, puis avec Madame Gharbi qui lui donne des cours de piano classique à partir de ses six ans. Son talent d'improvisateur se dévoile dès ses dix ans, lors d'une audition, quand il modifie l'ordre des séquences d'une Rhapsodie de Liszt, sans hésitation et sans que personne s'en rende compte.
À l'adolescence, il découvre le jazz et la liberté qu'il permet, aux côtés de Lucky Starway, saxophoniste multi-instrumentiste, chef d'un orchestre local à Alger. Starway lui fait découvrir Louis Armstrong, Fats Waller, Teddy Wilson ou encore Benny Goodman. Solal prend des cours avec lui pendant deux ou trois ans, durant lesquels il fait la «pompe»: une basse à la main gauche, un accord à la main droite. Lucky Starway l'engage finalement dans son orchestre.
À partir de 1942, les lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy, entrées en vigueur dans les colonies françaises, interdisent à Martial Solal, enfant d'un père juif, l'entrée à l'école. Il se consacre donc à la musique. Le débarquement allié en 1942 lui évite d'être déporté. Durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il effectue son service militaire au Maroc, il joue dans les mess des soldats américains.
Solal devient musicien professionnel dès 1945, ce qui ne l'empêche pas de devoir faire des petits boulots à côté. ...
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