Julia Bartet (Jeanne Julia Regnault) Paris 1 er, 28 octobre ou 24 août 1853 décédé le 18 novembre 1941 A 17 an elle entra au conservatoire ou lui fut octroyé un an plus tard un modeste second accessit. Aussitot enragée pour crée en 1872, au Vaudeville, Vivette de L'arlésienne, Julia Bartet obtint sur cette scène une série de succès dans un répertoire éclectique Jusqu'à son engagement le septembre 1879 à la Comédie-Ftrançaise. C'est la quelle s'épanouit dans les rôles du répertoire, Alcmène, Silvia, Andromaque, Bérénice. Les témoignages du temps soulignent la très féminine subtilité de son Andromaque nimbée de mousselines grises, le cristal fluide de sa voix aux inflexions si mélodieusement naturelles, sa maîtrise du frisson racinien. Sociétaire depuis 1881, cette diva installée dans des personnages qu'elle apprivoise avec tendresse est déjà quinquagénaire quand le cinéma la sollicite en 1909. Bien que réduite au silence, dans le premier Film d'Art qu'elle interprète, Le Retour d'Ulysse, d'après Jules Lemaitre, Julia Bartet réussit la prouesse de conserver son aura, et devant la caméra les nuances demeurent, loin de tout grossissement emphatique face à un Paul Mouret qui, lui, gesticule. Deux fois encore André Calmettes va filmer « la Divine » dans des drames historiques, et en 1909 Julia Bartet en aura terminé avec le cinéma. Dix ans plus tard, à la Comédie-Fran-çaise sa gloire est intacte mais, résolue à prendre congé avant de laisser d'elle une image trop altérée par le temps, « Madame Bartet » s'éloigne sur la pointe des pieds. Beaucoup plus tard, à sa mort, Sacha Guitry écrira : « Discrète, humaine, mesurée, décente avec une infinie séduction, elle devint inoubliable en s'effaçant. »