"En Algérie, nous rétablissons l’ordre, ce que nous entendons par ordre français", déclarait Michel Debré, Premier ministre, sous la présidence de Charles De Gaulle, en avril 1956. Il s'agissait, bien entendu, de l'ordre colonial au mépris de l’ordre républicain, en Algérie comme à Paris où, le 17 octobre 1961, des Algériens affluant des bidonvilles de banlieue furent massacrés par la police du préfet Maurice Papon, alors qu'ils défilaient pacifiquement pour l'indépendance de leur pays. Le 17 octobre 2001, une plaque commémorative est apposée à Paris sur le pont Saint-Michel: "A la mémoire des nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961". Un déferlement de haine raciale, cela moins de 20 ans après la rafle des Juifs, en juillet 1942. Un Algérien, victime de cette ratonnade, nous dit, en retenant ses larmes, "Je fais encore des cauchemars."